mardi 2 septembre 2008

"Titanic", James Cameron, 1997



Ce film reflète bien les conditions de l’époque, l’opposition franche entre les différentes classes. Les pauvres ne pouvaient pas se mêler aux riches et devaient se limiter dans des espaces sans confort, sans esthétique,…
Tout était pensé pour les fortunés.
Le décor du paquebot reproduit bien la société en général. Pour ne pas entrer dans tous les détails, l’évolution des escaliers y résume bien l’ensemble. Ils sont bien mis en avant dans ce film.
Le grand escalier fut un élément tellement important, qu’il fut reproduit dans son entièreté et dans tous les moindre détails, dans les studios.
Cet escalier était un lieu de passage, presque obligatoire dans cette société, où il faut se montrer. Les pauvres n’y avaient pas accès.
Nous allons brièvement remonter les différents ponts du bas vers le haut.
Les ponts inférieurs G, F et E, étaient occupés par les machines et les passagers de 3ème classe. Le tout était fort contigu. Les escaliers se limitaient à de simples volées droites et étroites, sans décoration, sans mise en valeurs. Leur seule fonction était le passage d’un niveau à l’autre.
A partir du pont D jusqu’au B, on se retrouvait dans une partie des espaces réservés à la première classe. L’escalier y prenait plus d’ampleur, plus de place. Il ne se retrouvait plus coincé entre les cloisons, mais bénéficiait de plus d’espace dans son pourtour. Sa fonction ne se limitait plus à un simple passage de niveaux, mais devenait un acteur à part entière. Il était alors l’écrin qui mettait en valeur le bijou.
Au fur et à mesure qu’on montait les étages, il devenait de plus en plus majestueux.
Le Grand Escalier était sans conteste l’élément décoratif majeur du paquebot.
Il était constitué d’une double volée, et son échelle était assez imposante ( 18m de haut et 5m de large).
Les décors étaient à profusion. On pouvait y trouver un exemple presque complet de tous les styles européens des XVIIème et XVIIIème siècle. Le style du Grand Escalier était inspiré de l’époque de Guillaume III et Marie II d’Angleterre.
Les murs étaient garnis de chêne poli et, à la place des balustrades courantes aux sculptures chargées, les créateurs avaient privilégié des rambardes de style Louis XIV, à volutes de fer forgé orné de bronze et de dorures, et décorées de fleurs et de feuillages.
A chaque palier, le départ de l’escalier portait des motifs sculptés différents.
Le nez de chaque marche était protégé par une plinthe de laiton
Enfin, l’escalier était baigné de lumière grâce à une verrière dont le dôme était composé de panneaux de verre dépoli enchâssés dans une armature de fer forgé.
La nuit tombée, une ambiance riche régnait grâce à un énorme lustre de cristal portant 50 lampes ainsi qu’un anneau de lampes à incandescence situé dans la moulure de la bordure interne du dôme.
Son rôle était de permettre avant tout aux gens aisés de parader dans leurs plus belles toilettes. Il était lieu de la représentation de la vie mondaine à bord.
Les pauvres n’y avaient pas accès.
Dans le film de James Cameron, Jack, jeune homme de petite classe a l’occasion de s’y retrouver grâce à Rose, riche jeune femme. Mais pour lui permettre cet accès, il a du enfiler un costume de haute couture.
De plus, le déplacement vertical crée l’illusion de l’immensité.

Les escaliers de "parade" :

« L'ai-je bien descendu ? »
Cécile Sorel, 1933, au pied de l'escalier Dorian du casino de Paris.

Il s’agit des escaliers où il faut se montrer. Il faut être vu !
Ce chapitre a un lien avec le paragraphe précédent, (« Escaliers hiérarchiques »). En effet, les personnes de classes élevées ont tendance à montrer ce qu’elles possèdent.

Parader est dans leurs usages .

Cette thématique se retrouvent beaucoup dans les comédies musicales comme :
West Side Story, Sunset Boulevard, The Great Ziegfeld,...

"Bel-Ami", Maupassant, I, II,(pp. 39 - 41 de l'édition de référence).

En littérature, la symbolique de la hiérarchie est aussi exploitée pour certaines scènes se déroulant dans un escalier.
Dans « Bel Ami » de Maupassant, le personnage principal est pauvre et au fil de ses conquêtes, il "grimpe" de classes sociales. Nous pouvons retrouver la métaphore de cette idée dans une scène précise du livre. Le héros, pauvre au départ, en bas des marches, se trouve de plus en plus élégant, et riche, au fur et à mesure qu'il gravit les étages:

« Et Georges Duroy monta l'escalier.
Il était un peu gêné, intimidé, mal à l'aise. Il portait un habit pour la première fois de sa vie, et l'ensemble de sa toilette l'inquiétait. Il la sentait défectueuse en tout, par les bottines non vernies mais assez fines cependant, car il avait la coquetterie du pied, par la chemise de quatre francs cinquante achetée le matin même au Louvre, et dont le plastron trop mince se cassait déjà. Ses autres chemises, celles de tous les jours, ayant des avaries plus ou moins graves, il n'avait pu utiliser même la moins abîmée.
Son pantalon, un peu trop large, dessinait mal la jambe, semblait s'enrouler autour du mollet, avait cette apparence fripée que prennent les vêtements d'occasion sur les membres qu'ils recouvrent par aventure. Seul, l'habit n'allait pas mal, s'étant trouvé à peu près juste pour la taille.
Il montait lentement les marches, le coeur battant, l'esprit anxieux, harcelé surtout par la crainte d'être ridicule ; et, soudain, il aperçut en face de lui un monsieur en grande toilette qui le regardait. Ils se trouvaient si près l'un de l'autre que Duroy fit un mouvement en arrière, puis il demeura stupéfait : c'était lui-même, reflété par une haute glace en pied qui formait sur le palier du premier une longue perspective de galerie. Un élan de joie le fit tressaillir, tant il se jugea mieux qu'il n'aurait cru.
N'ayant chez lui que son petit miroir à barbe, il n'avait pu se contempler entièrement, et comme il n'y voyait que fort mal les diverses parties de sa toilette improvisée, il s'exagérait les imperfections, s'affolait à l'idée d'être grotesque.
Mais voilà qu'en s'apercevant brusquement dans la glace, il ne s'était pas même reconnu ; il s'était pris pour un autre, pour un homme du monde, qu'il avait trouvé fort bien, fort chic, au premier coup d'oeil.
Et maintenant, en se regardant avec soin, il reconnaissait que, vraiment, l'ensemble était satisfaisant.
Alors il s'étudia comme font les acteurs pour apprendre leurs rôles. Il se sourit, se tendit la main, fit des gestes, exprima des sentiments : l'étonnement, le plaisir, l'approbation ; et il chercha les degrés du sourire et les intentions de l'oeil pour se montrer galant auprès des dames, leur faire comprendre qu'on les admire et qu'on les désire.
Une porte s'ouvrit dans l'escalier. Il eut peur d'être surpris et il se mit à monter fort vite et avec la crainte d'avoir été vu, minaudant ainsi, par quelque invité de son ami.
En arrivant au second étage, il aperçut une autre glace et il ralentit sa marche pour se regarder passer. Sa tournure lui parut vraiment élégante. Il marchait bien. Et une confiance immodérée en lui-même emplit son âme. Certes, il réussirait avec cette figure-là et son désir d'arriver, et la résolution qu'il se connaissait et l'indépendance de son esprit. Il avait envie de courir, de sauter en gravissant le dernier étage. Il s'arrêta devant la troisième glace, frisa sa moustache d'un mouvement qui lui était familier, ôta son chapeau pour rajuster sa chevelure, et murmura à mi-voix, comme il faisait souvent : « Voilà une excellente invention. » »

"Cendrillon", Walt Disney, 1950


















Ici, je vous présente le très connu film d'animation de Walt Disney. Mais nous pouvons trouver ces escaliers dans les autres adaptations du conte : Cendrillon, film avec Jeanne d'Alcy (1899); Cendrillon, ballet qui connut de nombreuses versions de 1813 à nos jours; ...

Tout d’abord, nous pouvons parler de la petite scène de présentation des prétendantes devant le prince. Ce dernier se situe en haut de 2 marches par rapport à l’assemblée, pour les dominer, pour marquer son grade plus élevé.
Les marches du trône (parfois deux suffises, comme dans cet exemple) imposent le respect. On admire, on honore celui qui se trouve en haut.
Autre escalier, dans lequel se déroulera une des scènes les plus marquante du dessin animé, est celui du palais qui mène à la salle de bal, à la cour.
C’est dans cet escalier que Cendrillon perdra son soulier aux douze coups de minuit.
Quand on l’analyse, nous pouvons constater cette symbolique sociale. En effet, Cendrillon, en beaux habits, digne d’une princesse, se trouve en haut des marches. Mais au douze coups de minuit, elle dévale celles-ci, et, au fur et à mesure, qu’elle descend, ses vêtements changent pour redevenir ceux d’une simple servante.
Néanmoins, Cendrillon perd sa chaussure au milieu de l’escalier, comme pour nous signifier que, par la suite, elle remontera dans la hiérarchie des classes sociales et deviendra une princesse.

mardi 18 mars 2008

"The Haunting", Jan de Bont, 1999 :



En ce qui concerne les escaliers représentant la double hélice de l’ADN,
nous pouvons en retrouver un exemple également dans le film « Hantise »
Le Chef décorateur Eugenio Zanetti y rend une image presque diabolique avec des décors somptueux, distincts, mixtes et très mystérieux. Ceux-ci doivent être étouffants tout en donnant l’illusion d’immensité où chaque personnage peut se perdre physiquement et psychologiquement.
L’escalier dans la verrière, est un double escalier colimaçon qui s’enroule sur lui-même. Il est en fer forgé et possède une structure en dentelle.
Son aspect rappelle la double hélice de l’ADN, et son apparence légère,
fragile, qui va se rompre sous le poids d’un des acteurs, représentera la délicatesse et la complexité de la manipulation génétique et psychique.

Plus tôt dans le film, un escalier attire déjà brièvement notre attention. Il s’agit du grand escalier qui se trouve dans l’immense hall – salon.
Nous sommes face, dans un premier temps, à un escalier de type hiérarchique, qui présentait la fortune du propriétaire des lieux. Grandeur, nombreux détails qui l’habille comme le tapis rouge sur les marche (signe de prestige, de noblesse, de richesse), les statues en haut et en bas des marche, les matériaux utilisés (de la pierre),…
En haut des marches, se trouve un immense portrait de Hugh Crain, l’ancien propriétaire des lieux (qui hante la demeure), symbole de sa puissance, il est toujours le maître dans sa maison.
Lors de son arrivée à Hill House, une des invitées (-patientes), Lili, suit la gouvernante de la maison et se trouve face à ce tableau. Ce sera son premier contact avec Hugh Crain.
Par la suite, on la retrouvera, possédée, en haut de marches. Le fantôme du maître des lieux étant sorti du portrait.

mercredi 12 mars 2008

"Bienvenue à Gattaca", Andrew Niccol, 1997 :


Dans ce long-métrage, nous sommes face à deux escaliers à grande symbolique.
Un escalator, qui ne peut être monté que par l’élite, les « Valides », ceux qui ont un code génétique parfait. Une sélection se fait au pied de celui-ci par analyse de l’ADN des utilisateurs.
Les « Invalides », ceux qui sont né « naturellement », sans manipulation génétique, n’y ont pas accès sauf, à la fin des heures de travail, pour nettoyer, sous surveillance, les bureaux des élus.
On peut aussi noter que l’escalator représente une contrainte plus forte que l’escalier. En effet, l’escalier nous laisse encore le choix de monter ou de descendre, (de s’arrêter également si on le désire. Je l’expliquerai dans un autre article). Par contre, l’escalator nous impose le sens dans lequel on doit l’emprunter, soit la montée, soit la descente. Bien des fois, par amusement des enfants, ou alors dans les films, lors de courses poursuites, l’escalator est pris à contre-sens. A ce moment, cette personne doit user de beaucoup plus d’énergie pour contrer le mouvement imposé.

L’autre est un escalier en colimaçon, qui représente l’hélice d’ADN. Sujet principal du film, il est justement question de génétique. Cet escalier fait partie de la maison d’un élite qui a perdu l’usage des ses jambes. Il ne peux le gravir, alors que son ADN lui promettait force, intelligence, aucune maladie, une longue vie brillante,…
Par contre, un « Invalide », qui prendra son identité et vivra avec lui, saura gravir ces marches, alors qu’il était prédestiné à une courte vie, faite de chute, de maladie,…
Cet escalier est donc la symbolique parfaite de la manipulation génétique du 20ème siècle et de ceux à venir.
Pour accentuer cette métaphore, le réalisateur met en scène, une confrontation entre l’élu, Jérôme, infirme et ces fameuses marches. Pour éviter que l’imposture soit démasquée, mais aussi peut-être pour sauver Vincent, son « double », il devra gravir ces marches. On peut y voir une métaphore de Jérôme battant contre le principe de la société dans laquelle il vit : la manipulation génétique. A ce moment, y aurait-il une dose d’humanité, de « naturel » en cet homme totalement créé génétiquement ?Se bat-il contre son ADN ? Est-ce que l’escalier en colimaçon est-il chez lui pour lui rappeler ses origines ?

mardi 11 mars 2008

"Métropolis", Fritz Lang, 1927 :


La conception de la ville de Lang est très proche de celle des expressionnistes.
Lieu de l’exagération, la cité, de nature assez pessimiste, divise les hommes au lieu de les réunir.
Tout y est immensité, gigantisme.
Lang s’est inspiré de la ville de New York, notamment de la verticalité de Manhattan.
Nous pouvons y comparer les éléments architecturaux et les relations sociales que rappelle la ville : opposition entre ville haute et ville basse (souterraine).
Cette évocation de haut – bas peut déjà un peu rappeler la symbolique de l’escalier, le passage de différents niveaux.
« Métropolis » a été réalisé dans les années où le courant expressionniste prenait le dessus. Cependant, Fritz Lang refuse d’être catégorisé comme tel. Néanmoins quelques similitudes nous permettent de faire un rapprochement avec le cinéma expressionniste.
Ce genre privilégie le thème de la ville et refuse tout décor naturel. De plus, la cité possède un bon nombre de lieux de passage, de rencontre, dont notamment des escaliers. Les expressionnistes favorisent ces lieux pour y jouer l’action.
L’éclat architectural des décors est propre à Fritz Lang.
De par leur ampleur et leur grande proportion, les escaliers, les grilles et les bâtiments énoncent le sort dramatique de l’humanité. L’homme est prisonnier de son destin, autre symbolique que peut représenter les escaliers. Certains de ceux-ci semblent comme une cage dans laquelle on se retrouve enfermé.
La tension est forte, nous ne sommes pas libres, le choix est limité : descendre ou monter.
Les décors sont très importants dans la reproduction de l’espace. Leur dimension, leur teinte ou leur forme architectural forment des facteurs agissant sur ces diverses expressions.
Joints de mouvements de masse, les décors sont caractéristiques de la scène expressionniste.
Dans ce cas-ci, nous pouvons admirer le grand escalier centrale de la salle des machines par où déferlent les ouvriers et où, par la suite, ils manifesteront, devant un contremaître dominant celui-ci.
Cet escalier imposant pas sa masse est en quelque sorte l’élément le plus représentatif de l’opposition entre ville haute et ville basse. En haut le contremaître qui domine, en bas, les ouvriers. Nous sommes donc en présence d’un escalier hiérarchique, représentant l’opposition sociale qui sépare les différentes classes.

Les escaliers hiérarchiques :

«Toute accession à une haute fonction emprunte un escalier tortueux.»
[Francis Bacon] - Extrait des Essais

«Pour gravir un échelon dans la hiérarchie, il faut souvent passer par l'escalier de service.»
Yvan Audouard

L’escalier va plus loin que son rôle fonctionnel et que sa technique. Il façonne la proportion, le lien de l’homme à l’espace. Caractère d’une distinction, expression du pouvoir, il représente la classe sociale dominante. Nombreuses sont les citations reprenant cette symbolique : « Monter en grade », « Gravir les échelons de la hiérarchie », « Monter sur le trône »….Autant d’expressions qui mettent en évidence la domination de certains, une supériorité sociale ou intellectuelle.
Cette symbolique apparaît également au cinéma.
En voici quelques exemples : « Métropolis », « Le Cuirassé de Potemkine », « Bienvenue à Gattaca », « Cendrillon », …

"Nu descendant l'escalier, N°2", Marcel Duchamp, 1912 :


Quand on parle d’escalier, on pense tout de suite à un lieu de passage, un lieu dans lequel on est en mouvement. Cette notion de déplacement a été fortement exploitée. En effet, les escaliers permettent un jeu avec celui-ci, et notamment sa décomposition. L’univers du cinéma n’a d’ailleurs pas été le seul à y faire allusion. L’art pictural, avec notamment Marcel Duchamp et son célèbre « Nu descendant l’escalier » l’ont également utilisé. Nous pouvons y admirer l’étude de la dissociation du mouvement d’une femme descendant les marches, tel un film au ralenti.
Le temps aussi, est traité dans ces scènes d’escaliers. Qu’il soit stopper, accélérer, pour gagner ou perdre du temps, il peut subir de nombreuses variations dans cet
élément de décor et jouer sur le sens dramatique de la situation.

"The Untouchables", Brian de Palma, 1987 :

Dans son film, Brian de Palma tourne plusieurs scènes d’escaliers, à forte consonance imagée.
Dès le début, le héros est confronté à un escalier symbolisant la chute, la déchéance, …
Eliot Ness, grand détective qui se bat contre la prohibition, est sur le point de faire un gros coup, qui pourrait être bon pour sa carrière. Malheureusement pour lui, Al Capone lui joue un mauvais tour et le jeune détective, devant les journalistes, qui devaient immortaliser ce moment de gloire, est ridiculisé. A la suite de cela, une scène montre Eliot Ness, qui descend les escaliers le long d’un quai. Cette descente est filmée dans son entièreté, pour intensifier cette notion de déchéance. Le lendemain les journaux annonçaient la dégringolade du héros.

Dans une deuxième scène, on se retrouve confronté à un escalier avec une symbolique sociale, exprimant le pouvoir.
Il s’agit de celui d’un grand hôtel, dans lequel séjournent des personnes de classe élevée, et entre autre Al Capone. Celui-ci va s’y retrouver confronté au jeune détective. Dans cette scène, on perçoit donc un Al Capone, dans un moment du film où il prend le dessus, en haut de l’escalier de l’hôtel ; et le jeune détective, beaucoup moins riche, et qui plus est, a subit une grande perte humaine, en bas des marches. Al Capone domine Eliott Ness.

Troisième escalier, celui de l’opéra, est purement de parade. Il est de coutume de s’y exhiber pour montrer qu’on a des sous. C’est pour cette raison que Al Capone se fait, fièrement, interviewé dans cette escalier de parade.


Mais la plus mémorable reste sans aucun doute, celle dans la gare de Chicago, à la fin du film.
Cette scène rend hommage au film d’Eisenstein, « Le Cuirassé Potemkine », avec la célèbre descente vertigineuse du landau.
Mais est-ce que ces deux scènes similaires ont-elles le même impact ?
Nous sommes au cœur d’une bagarre sanglante entre Eliott Ness et les hommes d’Al Capone.
Ce combat se déroule dans ces fameux escaliers de la gare.
Pour intensifier le stress de cette scène, de Palma y ajoute un landau qui dévale les marches.
Cette scène a moins d’impact que dans « Le Cuirassé de Potemkine ».
Dans le film d’Eisenstein, nous sommes confronté à une révolution dans laquelle le peuple va se faire massacrer. Le landau tombe à la suite de l’assassinat de la mère en haut des marches. Personne n’arrivera à rattraper ce landau, ce qui rend la scène plus tragique , plus forte que dans « Les Incorruptibles ».

Vous pouvez voir un extrait vidéo de la scène en cliquant dans les liens.

Il semblerait que Brian de Palma n'ai pas été le seul à rendre hommage à Eisenstein et sa célèbre scène des escaliers du Cuirassé de Potemkine.
Exemple, la série Ergo Proxy de Dai Sato, à vérifier!

lundi 10 mars 2008

"Le Cuirassé Potemkine", Eisenstein, 1925 :




Ce film est célèbre pour plusieurs raisons ; non seulement pour ses techniques de tournage, pour son histoire, mais surtout pour son escalier (séquence qui dure 6 minutes).
Bien que l’histoire n’est pas réelle, sa force dramatique en a fait un des symboles de la révolution soviétique. L’escalier d’Odessa devint un mythe et une zone touristique incontournable.
Le film aurait-il eu autant d’impact sans cet élément ? Il semble que non, que l’un et l’autre sont indissociables.
Cet escalier majestueux a différentes symboliques : angoisse, oppression et peur, social, mythique.
Tout d’abord, la notion de peur et d’angoisse, avec cette célèbre scène du landau qui dévale l’escalier (qui sera reprise plus tard par de Palma dans son film « Les Incorruptibles »). Cette scène est conçue avec une implacable froideur et condense l’ensemble de l’action.
Eisenstein utilise la dynamique de l’escalier menaçant qui mène de la ville à la mer :
«…marche par marche, l’action galope vers le bas, mue par une escalade de qualités en qualités, pour atteindre une intensité profonde, une dimension toujours plus large » (Eisenstein)
Des méthodes de tournage neuves, comme le travelling, sont utilisées. La caméra part d’en haut à gauche et descend en alternant gros plans et plans séquence, ce qui allonge la désorganisation du récit et renforce l'inquiétude.
Et pour donner encore plus d'expression, la caméra suit ensuite, une femme qui remonte et immobilise le trajet descendant de la caméra.
Malgré que ce document ne soit que simple invention, elle possède une démarche historique et dresse un espoir qui se soulève face au pouvoir tsariste. L’imagination anticipe la réalité et engendre à partir d’un simple élément de décor, un lieu mythique.
L’escalier a aussi une symbolique sociale, représentée ici, par les soldats tsaristes, évoquant le pouvoir puissant du pays, l’autorité, en haut et le peuple, plus bas, éparpillé sur les marches. Les soldats, le pouvoir viennent terrifier l’escalier (et donc par conséquent, le peuple) dans sa descente.
L’escalier est donc la métaphore la plus représentative de la relation entre le pouvoir puissant et le peuple soumis.

"Incassable", M.Night Shyamalan, 2000 :



Dans « Incassable » , c’est la descente qui est mise en évidence mais sous forme de chute, pour relever encore plus l’handicape du personnage, sa fragilité.
Il est plus difficile et dangereux pour lui, de descendre l’escalier que de le monter.
Le cinéaste n’a pas pris n’importe quel escalier. Mais celui menant sur le quai du métro. Celui-ci a la particularité d’être en métal, avec des bords de marches tranchants ; ce qui accentue le contraste entre le personnage fragile et l’escalier dur et dangereux.
Lors de la chute, la caméra suit la canne du héros qui se détruit sur ces marches acérées. Ceci, afin de mettre l’accent, non pas sur le héros, mais sur la symbolique de cette scène et les objets qui deviennent alors les acteurs principaux.
La canne en verre, qui se brise, est la métaphore du héros, fragilisé par son handicap, qui se brise en mille morceaux à la moindre chute. L’escalier symbolise, quant à lui, la vie de tous les jours du personnage, faite de nombreuses embûches. Chaque moment qu’il vit, chaque mouvement qu’il fait , est un danger comme le représente chaque marche tranchante de cet escalier.
Même la rampe, qui, d’habitude, représente la sécurité, n’est, dans ce cas, pas très rassurante. Elle est froide, insignifiante, elle ne donne pas envie d’être empoignée.

mercredi 5 mars 2008

"Signes", M.Night Shyamalan, 2002 :


Dans « Signes » , il s’agit de l’escalier menant à la cave. Mais paradoxalement, il n’est pas filmé comme de coutume, dans sa descente.
Au contraire, un des personnages est filmé en train de monter, de se diriger vers la lumière.
Dans ce cas-ci, il ne s’agit pas de l’éternel escalier sombre qui mène à la cave, symbolisant la peur, la frayeur des monstres d’en bas. Certes, une tension se fait ressentir lors de la montée : qu’il y a t’il en haut ? Les extraterrestres sont-ils toujours là ?
Mais nous sortons de l’ombre pour nous diriger vers la lumière, message d’espoir, de libération, de victoire. La lumière rassure. De, plus, celle-ci passe à travers une fenêtre obstruée par un panneau percé de lune et d’étoile. Est-ce que cela fait référence aux extraterrestres qui ont envahit la maison et qui se trouve à l’étage ? Ou est-ce un rappel au métier de prêtre de Graham Hess ?

Mais on ne s’attend pas à ce qu’il y a en haut.

"The Sixth Sense", M.Night Shyamalan, 1999 :



Cette passion de l’escalier, de cet élément de décor incontournable en tant qu’acteur, ne se retrouve pas seulement chez Hitchcock.
Bon nombre de cinéastes en ont été séduit, comme par exemple M. Night Shyamalan.
Dans ses films, il y a toujours bien plus à voir que ce qu’une première image pourrait laisser méditer. Ces plans en apparence sommaires sont vigoureusement messagers de symboles, de renseignements sur l'intrigue et la nature du héros.
Dans ce cas-ci, il y a une certaine froideur avec des lignes de fuites, des axes de symétrie,…
Les escaliers y sont le symbole d’un passage à un autre niveau, celui de la conscience ou de l’existence. Ils mènent vers un autre lieu, réel ou imaginaire.

Pour citer quelques exemples, « Sixième Sens », dans lequel un ballon s’envole dans un escalier en colimaçon.
Que signifie-t-il ?
Le passage du petit garçon, héros du film, du conscient vers l’inconscient, du monde des vivants vers celui des morts, avec qui il communique. C’est pour cette raison qu’un escalier en colimaçon a été utilisé.
Combien de fois ne nous sommes nous pas retrouvés dans l’un de ces escaliers et avoir une sensation de vertige, de tournis, qui nous oblige de s’arrêter un bref instant pour reprendre ses esprits.
Souvent, ces escaliers sont des passages obligés et à sens unique.
Comme dans « Nosferatu » de Murnau ou encore les films d’Hitchcock, les ombres du décors mais aussi des acteurs sont mises en valeur.
Dans ce cas-ci, c’est l’ombre du petit garçon, ainsi que celle de la rampe d’escalier qui apparaissent. Encore une fois, l’ombre de la rampe symbolise l ‘emprise du pouvoir sur ce jeune homme, il en est prisonnier. Des voix l’appellent en haut, il se sent comme obligé de monter, il ne peut résister à cet appel. La projection du décor représente l’inconscient tourmenté,
L’ombre du garçon projetée sur le mur symbolise son inconscient, qui se détache de plus en plus de lui lorsque ces voix l’appelle.
Ce jeu d’ombres crée une certaine tension.

Monter ou descendre ? :

Dans « Sixième Sens », le petit garçon monte l’escalier, lentement. Toute son ascension est filmée, symbolisant la progression de son esprit vers ce monde irréel de l’au-delà.
S’il avait descendu l’escalier, la symbolique n’aurait pas été la même ; il aurait peut-être été question de fuite, de peur.

mardi 4 mars 2008

"Psycho", Hitchcock, 1960 :



Nous ne pouvons ne pas évoquer le film « Psycho », sans doute un des plus grands chefs-d’œuvre d’Hitchcock.
Même dans ce film, très connu, au suspense incontestable, Hitchcock n’a pas hésité à y inclure un de ses éléments de décor préféré : l’escalier.
Il s’agit de celui de la maison de Norman et de sa « mère ». Et à plusieurs reprises, il y mêlera suspense, doute, questionnement, surprise, peur,…

Tout d’abord, quand le détective se fait assassiner. Ce n’est pas simplement dans une pièce quelconque, c’est précisément dans cet escalier en bois.
En effet, le détective était proche du but. Il allait découvrir le secret de Norman en gravissant ces marches. Une fois, en haut, il aurait découvert la vérité. Mais cela ne pouvait se faire. Au moment d’atteindre la dernière marche, il se fait assassiner. Cet escalier qui mène à la vérité, sera sa chute.
Et nous tomberons avec lui, ce ne sera pas maintenant qu’on apprendra le secret.

Seconde scène : quand l’escalier est filmé en contre-plongée pendant qu’on entend une dispute entre Norman et « Mère ». A ce moment du film, le spectateur ne peut pas encore savoir la vérité par rapport à ces 2 personnages. Le suspense est intensifié par cette vision de l’escalier, à la fois rassurant mais angoissant. Qu’il y a-t-il en haut ? Pourquoi ne pouvons-nous pas monter ? Qui est « Mère » ?

Autre scène très symbolique : quand Norma descend « Mère » à la cave. Cette scène est filmée du dessus. On ne verra pas le visage de la maman du personnage principal. On ne rentre pas non plus dans la chambre, où se trouvait cette vieille dame. Seul l’escalier nous y fait référence. Le fait que Norman descend « Mère » en la portant vers la cave, symbolise l’enterrement, le fait d’aller sous terre, il se livre à un exorcisme.
Enfin et comme dans beaucoup de films, l’escalier représente l’enfermement. On n’a pas beaucoup de choix : monter ou descendre. Les barreaux de la rampe renforce encore cette idée de prison. Le spectateur doit deviner tous
les messages, communiqués dans le film, pour déchiffrer le destin des personnages. Norman est « prisonnier » de sa folie, « Mère » est « retenue » par son fils et ne peut reposer en paix, le détective ne pourra accéder à la vérité,…
Que des sous-entendus en rapport avec l’enfermement.

L’escalier : escalier en bois, dont les marches sont recouvertes d’un tapis. La rampe a des barreaux travaillés. Les murs sont recouvert d’un papier peint à fines rayures, en réponse à la rampe. Des tableaux y sont accrochés. La maison est habitée.
Il y a tout d’abord un côté rassurant dans cet escalier : l’escalier est droit, facile à monter, la rampe, qui sécurise dans un premier temps, le tapis protège des marches en bois aux bords « tranchants »,…on y a le sentiment d’un certain confort.
Pourtant, une certaine angoisse se fait ressentir, qu’il y a-t-il en haut ?
L’obscurité du grand escalier, qui conduit à la chambre mortuaire de la mère du psychopathe, offre une illusion quasi expressionniste. La réalité s’évanouit au profit de l’ombre, du mystère et de l’angoisse. Le public attend l’irruption de l’événement surnaturel qui se situe souvent hors cadre.

"Vertigo", Hitchcock , 1958 :



Déjà le titre « Vertigo », vertige, reflète l’atmosphère du film. Mais comment le cinéma peut-il exprimer le vertige et les états intimes, et les faire percevoir aux spectateurs ?
Hitchcock joue avec l’horizontalité mais aussi et surtout avec la verticalité des scènes du film. Cette dernière va apporter tout son sens au vertige : contre-plongée sur Madeleine montant l’escalier, plongée sur Scottie à sa recherche. La spirale de l’escalier y consolide le sens du titre du film et le rappelle dans les vrilles captivantes du générique.
Le vertige est fortement senti à travers le personnage de Scottie, qui est effrayé, simplement par le fait de gravir l’escalier lorsqu’il est à la poursuite de Madeleine .
Tout le film tourne alors autour d’une seule question : « Va-t-il parvenir à monter ? »
L’escalier est comme une épreuve, une impasse, dans lequel l’acteur est séquestré.
L’ampleur de l’architecture y est privilégiée par rapport à l’image humaine.
L’escalier en spirale accroît ce sentiment d’étourdissement. Il symbolise aussi un vide dans lequel on peut chuter et basculer du réel vers l’imaginaire.
La spirale revient sans arrêt comme un refrain, le chignon des femmes, l’escalier,…. Elle rappelle le parcours de la vie et engendre le vertige.

mercredi 20 février 2008

"Numéro 17", Hitchcock, 1933 :




Ce film est très représentatif de la passion d’Hitchcock pour les escaliers.
En effet, ils sont le lieu privilégié où se déroule une histoire policière pendant une grande partie du film.(40 min sur les 1h05)
Au moment où ce film est réalisé, le cinéma quitte le muet.
Hitchcock, à travers cette réalisation, parodie un certain nombre de films déjà parus.
Certaines caractéristiques s’y dévoilent : entrée « hitchcockienne », influence expressionniste (ombres provocantes, éclairages projetés,…), rappel du muet (peu de dialogue, plans figés sur le décor, qui prend vie sous l’influence des acteurs.),…
Une atmosphère de huis clos y règne renforcée par le décor de cette cage d’escaliers qui agit comme une sorte de prison où sont retenus les personnages. Ceux-ci y nouent leurs histoires et y cherchent le moyen de s’en sortir.
L’escalier : il s’agit d’un escalier d’une vieille bâtisse abandonnée, à vendre ou à louer. Celui-ci est tout de suite mis en évidence dès l’ouverture de la porte d’entrée. Pas besoin de pénétrer dans la maison pour le remarquer.
Le personnage qui entre, ne parcourt pas tout de suite les pièces de la maison mais reste près de l’escalier, seul son regard parcourt ce qui l’entoure. Mais très vite, il est attiré par cet escalier en bois. Qu’il y a-t-il en haut ? La caméra entreprend lentement la montée de ces degrés.
La rampe, faite de barreaux, représente à la fois, une prison, qui symbolisera l’atmosphère dans laquelle baigneront les acteurs( à un certain moment d’ailleurs, 2 personnages y seront ligotés), de plus on peut remarquer que l’éclairage projette une ombre assez imposante de cette rampe sur le mur, ce qui intensifie cette impression d’enfermement Mais elle est également la partie sécurisante de l’escalier, celle qui nous permet de nous accrocher quand on tombe, où de nous aider quand on gravit les escaliers.
C’est elle qui nous empêche de tomber quand on se penche au-dessus du vide.
Bien qu’on ne voit jamais les autres pièces de la maison, ni celle-ci de l’extérieur, nous pouvons remarquer qu’il s’agit d’une demeure bourgeoise abandonnée. L’escalier en bois, a des barreaux qui ont été travaillés par un menuisier. De plus, il occupe une place assez importante dans le hall, de par ses dimensions, que par sa position. C’est lui qu’on voit en premier en entrant dans la maison, ce qui était une caractéristique à cette époque. Tout le monde ne pouvait s’offrir un tel escalier, ni posséder plusieurs étages, ce que l’escalier induit d’office.
Ainsi, nous sommes en présence d’un escalier de haute société. Nous pourrions le définir comme un escalier hiérarchique, social ou ayant une symbolique de parade, qui sert à exposer sa fortune et à se montrer. D’ailleurs, dans le film, c’est l’escalier qui est, en premier, présenté aux futurs acheteurs de la maison.
Cependant, dans ce cas-ci, la symbolique qui est présente, n’est pas seulement celle qui saute au yeux du point de vue architecture mais il s’agit de ce que Hitchcock a voulu nous faire ressentir, c’est-à-dire l’angoisse.
L’escalier permet aussi, tout en restant dans un même lieu, de jouer sur plusieurs niveaux.

Hitchcock :


Hitchcock est sans conteste un des plus grands réalisateurs de films de suspense
Les escaliers sont des espaces fréquents dans tous ses films.
Mais les réflexions qu’ils nous inspirent, sont à chaque fois différentes.
Le suspense s’y plante au fur et à mesure de l’évolution du film, au fur et à mesure qu’on gravit (ou descend) les marches.
Le temps et l’espace y sont déformés, étirés ou condensés.
Voici déjà une brève analyse de 3 de ces films dans lesquels le rôle de l’escalier est assez marquant : Numéro17, Vertigo, Psycho.

mardi 19 février 2008

Nosferatu de F.W. Murnau, 1922 :


La reproduction du surnaturel amorce par la dégradation progressive du réel au profit de l'inconscient.
Cette avancement se manifeste par l’ abandon accentué de l’éclairage.
Dans ce film, la scène d’escalier montre Nosferatu gravissant les marches pour rejoindre Nina dans sa chambre. L’escalier n’est pas montré directement mais est sous-entendu par un jeu d’ombres projetées sur le mur, tout comme celle de Nosferatu. Ce procédé intensifie encore plus le sentiment d’angoisse . (On sait qu’il est là mais on ne le voit pas)
Ce jeu d’ombres crée également une tension.
L’ombre, formée de courbes de Nosferatu, vibre avec celle de la rampe, constituée de lignes droites.
Les courbes représentent un côté imprévu, inconnu, et engendrent une certaine peur comme Nosferatu.
Tandis que les lignes droites, régulières et parallèles de la rampe sont plutôt rassurantes comme l’est une rampe qui sécurise un escalier.
Cette mise en scène est typique du courant expressionniste allemand : projection du décor, comme l’est l’inconscient tourmenté, l’ombre est le double de l’homme.

Escaliers effrayants :


Escaliers « effrayants », de suspense, d’horreur, d’angoisse, de chute :

Un des premiers rôles des escaliers qui nous vient à l’esprit, et qui est très développé dans les films, est celui symbolisant l’angoisse, la peur.
Sans doute que ces marches inspirent la peur de par le risque de tomber que l’on encourt en empruntant ces degrés. Cette peur qui nous prend, de rater une marche et de s’écrouler en bas de ces fameux escaliers, la peur du vide.
Mais aussi, l’appréhension de ne pas savoir ce qui se trouve à l’autre niveau, ce que l’on ne voit pas mais vers ce que l’escalier nous emmène sans aucun détour.
Murnau, Hitchcock,M. Night Shyamalan, Eisenstein, Brian de Palma, et bien d'autres l'ont vite exploité dans leurs films.

Méditation...


Symbole d'élévation spirituelle, l’escalier se retrouve dans «Le Philosophe en méditation» de Rembrandt (1632). Ce tableau présente un escalier en vis qui s’élève. Le haut de celui-ci se trouve dans la pénombre, ce qui nous empêche de distinguer ce qui s’y trouve et maintient un certain mystère. Qu’il y-a-t-il en haut de ces marches ?.Un philosophe réfléchit, sagement assis dans le creux de cet escalier. Néanmoins, c’est l’escalier qui est l’élément le plus important du tableau, de par sa position centrale.
Nous pouvons voir un rapprochement également dans cet escalier à vis et l’hélice de l’ADN. Celle-ci fait partie des sciences et donc de la connaissance, ce qui nous ramène au philosophe, personne très cultivée, et l’élévation spirituelle. Il faut monter pour atteindre le savoir.
Un autre peintre, Salomon Koninck, a également exploité ce thème dans son œuvre :« Philosophe au livre ouvert ». Ce tableau, bien que très similaire à celui de Rembrandt, a quelques différences. Dans ce cas-ci, ce n’est plus l’escalier qui occupe le centre du tableau, mais le philosophe. Ainsi, la symbolique est la même que chez celle de Rembrandt mais cet effet semble moins fort dans ce cas-ci. Le chemin de la méditation est tracé, mais il reste néanmoins obscur et accidenté….

Déjà dans le passé...












Avant de présenter quelques films mettant en scène ces escaliers, un petit détour dans l’histoire et la religion s’impose.

Dans un premier temps, une symbolique religieuse, spirituelle est apparue.
L’escalier transporte le corps mais aussi l’esprit, et est le témoin de la démarche spirituelle.
Il rassemble les opposés, lie, unit le ciel et la terre.
Cette symbolique reste encore très présente actuellement
Dans la mythologie grecque, nous pouvons évoquer la descente d’Orphée dans les profondeurs infernales ; dans la Bible, l’échelle de Jacob,….
Les temples maya ou les pyramides d’Egypte expriment une progression vers le ciel, vers les dieux.
La forte pente des pyramides insinue qu’elle ne doit être franchie que dans le sens de l’ascension, celle qui entraîne l'homme du monde terrestre au monde céleste.
Les différents niveaux de la pyramide symbolisent les divers paliers de spiritualité à atteindre.
Dans nos églises, un grand nombre d'entrée se situe en haut de quelques marches, parfois une, parfois 20 ainsi que 2-3 marches séparent le parterre de l'autel, en quelques sorte pour se rapprocher de Dieu.

Présentation: Sta(i)rs


Ce blog parlera des escaliers. Mais pas dans son simple rôle de descendre ou monter des marches mais de toutes les symboliques qui le caractérisent.
Sta(i)rs !
Pourquoi ce titre? Il s’agit d’une combinaison de « Stairs », qui signifie escaliers, et de « Stars », mot qui désigne notamment les célébrités du monde du cinéma.
Une seule lettre seulement différencie ces 2 mots. Mais c’est tout !
En effet, les escaliers possèdent de nombreuses symboliques, métaphores. Et beaucoup de réalisateurs l’ont remarqué et en ont fait usage dans leurs films. L’escalier n’est plus un simple décor, un lieu de passage mais est devenu un acteur à part entière.
En peinture, sculpture, littérature, il en est de même.
Désormais, l’escalier a sa place sur les affiches de films, presque autant que les autres acteurs.
Car, the « Stair » est une « Star » !