mardi 4 mars 2008
"Psycho", Hitchcock, 1960 :
Nous ne pouvons ne pas évoquer le film « Psycho », sans doute un des plus grands chefs-d’œuvre d’Hitchcock.
Même dans ce film, très connu, au suspense incontestable, Hitchcock n’a pas hésité à y inclure un de ses éléments de décor préféré : l’escalier.
Il s’agit de celui de la maison de Norman et de sa « mère ». Et à plusieurs reprises, il y mêlera suspense, doute, questionnement, surprise, peur,…
Tout d’abord, quand le détective se fait assassiner. Ce n’est pas simplement dans une pièce quelconque, c’est précisément dans cet escalier en bois.
En effet, le détective était proche du but. Il allait découvrir le secret de Norman en gravissant ces marches. Une fois, en haut, il aurait découvert la vérité. Mais cela ne pouvait se faire. Au moment d’atteindre la dernière marche, il se fait assassiner. Cet escalier qui mène à la vérité, sera sa chute.
Et nous tomberons avec lui, ce ne sera pas maintenant qu’on apprendra le secret.
Seconde scène : quand l’escalier est filmé en contre-plongée pendant qu’on entend une dispute entre Norman et « Mère ». A ce moment du film, le spectateur ne peut pas encore savoir la vérité par rapport à ces 2 personnages. Le suspense est intensifié par cette vision de l’escalier, à la fois rassurant mais angoissant. Qu’il y a-t-il en haut ? Pourquoi ne pouvons-nous pas monter ? Qui est « Mère » ?
Autre scène très symbolique : quand Norma descend « Mère » à la cave. Cette scène est filmée du dessus. On ne verra pas le visage de la maman du personnage principal. On ne rentre pas non plus dans la chambre, où se trouvait cette vieille dame. Seul l’escalier nous y fait référence. Le fait que Norman descend « Mère » en la portant vers la cave, symbolise l’enterrement, le fait d’aller sous terre, il se livre à un exorcisme.
Enfin et comme dans beaucoup de films, l’escalier représente l’enfermement. On n’a pas beaucoup de choix : monter ou descendre. Les barreaux de la rampe renforce encore cette idée de prison. Le spectateur doit deviner tous
les messages, communiqués dans le film, pour déchiffrer le destin des personnages. Norman est « prisonnier » de sa folie, « Mère » est « retenue » par son fils et ne peut reposer en paix, le détective ne pourra accéder à la vérité,…
Que des sous-entendus en rapport avec l’enfermement.
L’escalier : escalier en bois, dont les marches sont recouvertes d’un tapis. La rampe a des barreaux travaillés. Les murs sont recouvert d’un papier peint à fines rayures, en réponse à la rampe. Des tableaux y sont accrochés. La maison est habitée.
Il y a tout d’abord un côté rassurant dans cet escalier : l’escalier est droit, facile à monter, la rampe, qui sécurise dans un premier temps, le tapis protège des marches en bois aux bords « tranchants »,…on y a le sentiment d’un certain confort.
Pourtant, une certaine angoisse se fait ressentir, qu’il y a-t-il en haut ?
L’obscurité du grand escalier, qui conduit à la chambre mortuaire de la mère du psychopathe, offre une illusion quasi expressionniste. La réalité s’évanouit au profit de l’ombre, du mystère et de l’angoisse. Le public attend l’irruption de l’événement surnaturel qui se situe souvent hors cadre.
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