mardi 11 mars 2008

"The Untouchables", Brian de Palma, 1987 :

Dans son film, Brian de Palma tourne plusieurs scènes d’escaliers, à forte consonance imagée.
Dès le début, le héros est confronté à un escalier symbolisant la chute, la déchéance, …
Eliot Ness, grand détective qui se bat contre la prohibition, est sur le point de faire un gros coup, qui pourrait être bon pour sa carrière. Malheureusement pour lui, Al Capone lui joue un mauvais tour et le jeune détective, devant les journalistes, qui devaient immortaliser ce moment de gloire, est ridiculisé. A la suite de cela, une scène montre Eliot Ness, qui descend les escaliers le long d’un quai. Cette descente est filmée dans son entièreté, pour intensifier cette notion de déchéance. Le lendemain les journaux annonçaient la dégringolade du héros.

Dans une deuxième scène, on se retrouve confronté à un escalier avec une symbolique sociale, exprimant le pouvoir.
Il s’agit de celui d’un grand hôtel, dans lequel séjournent des personnes de classe élevée, et entre autre Al Capone. Celui-ci va s’y retrouver confronté au jeune détective. Dans cette scène, on perçoit donc un Al Capone, dans un moment du film où il prend le dessus, en haut de l’escalier de l’hôtel ; et le jeune détective, beaucoup moins riche, et qui plus est, a subit une grande perte humaine, en bas des marches. Al Capone domine Eliott Ness.

Troisième escalier, celui de l’opéra, est purement de parade. Il est de coutume de s’y exhiber pour montrer qu’on a des sous. C’est pour cette raison que Al Capone se fait, fièrement, interviewé dans cette escalier de parade.


Mais la plus mémorable reste sans aucun doute, celle dans la gare de Chicago, à la fin du film.
Cette scène rend hommage au film d’Eisenstein, « Le Cuirassé Potemkine », avec la célèbre descente vertigineuse du landau.
Mais est-ce que ces deux scènes similaires ont-elles le même impact ?
Nous sommes au cœur d’une bagarre sanglante entre Eliott Ness et les hommes d’Al Capone.
Ce combat se déroule dans ces fameux escaliers de la gare.
Pour intensifier le stress de cette scène, de Palma y ajoute un landau qui dévale les marches.
Cette scène a moins d’impact que dans « Le Cuirassé de Potemkine ».
Dans le film d’Eisenstein, nous sommes confronté à une révolution dans laquelle le peuple va se faire massacrer. Le landau tombe à la suite de l’assassinat de la mère en haut des marches. Personne n’arrivera à rattraper ce landau, ce qui rend la scène plus tragique , plus forte que dans « Les Incorruptibles ».

Vous pouvez voir un extrait vidéo de la scène en cliquant dans les liens.

Il semblerait que Brian de Palma n'ai pas été le seul à rendre hommage à Eisenstein et sa célèbre scène des escaliers du Cuirassé de Potemkine.
Exemple, la série Ergo Proxy de Dai Sato, à vérifier!

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