mardi 11 mars 2008

"Métropolis", Fritz Lang, 1927 :


La conception de la ville de Lang est très proche de celle des expressionnistes.
Lieu de l’exagération, la cité, de nature assez pessimiste, divise les hommes au lieu de les réunir.
Tout y est immensité, gigantisme.
Lang s’est inspiré de la ville de New York, notamment de la verticalité de Manhattan.
Nous pouvons y comparer les éléments architecturaux et les relations sociales que rappelle la ville : opposition entre ville haute et ville basse (souterraine).
Cette évocation de haut – bas peut déjà un peu rappeler la symbolique de l’escalier, le passage de différents niveaux.
« Métropolis » a été réalisé dans les années où le courant expressionniste prenait le dessus. Cependant, Fritz Lang refuse d’être catégorisé comme tel. Néanmoins quelques similitudes nous permettent de faire un rapprochement avec le cinéma expressionniste.
Ce genre privilégie le thème de la ville et refuse tout décor naturel. De plus, la cité possède un bon nombre de lieux de passage, de rencontre, dont notamment des escaliers. Les expressionnistes favorisent ces lieux pour y jouer l’action.
L’éclat architectural des décors est propre à Fritz Lang.
De par leur ampleur et leur grande proportion, les escaliers, les grilles et les bâtiments énoncent le sort dramatique de l’humanité. L’homme est prisonnier de son destin, autre symbolique que peut représenter les escaliers. Certains de ceux-ci semblent comme une cage dans laquelle on se retrouve enfermé.
La tension est forte, nous ne sommes pas libres, le choix est limité : descendre ou monter.
Les décors sont très importants dans la reproduction de l’espace. Leur dimension, leur teinte ou leur forme architectural forment des facteurs agissant sur ces diverses expressions.
Joints de mouvements de masse, les décors sont caractéristiques de la scène expressionniste.
Dans ce cas-ci, nous pouvons admirer le grand escalier centrale de la salle des machines par où déferlent les ouvriers et où, par la suite, ils manifesteront, devant un contremaître dominant celui-ci.
Cet escalier imposant pas sa masse est en quelque sorte l’élément le plus représentatif de l’opposition entre ville haute et ville basse. En haut le contremaître qui domine, en bas, les ouvriers. Nous sommes donc en présence d’un escalier hiérarchique, représentant l’opposition sociale qui sépare les différentes classes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Dans cette image on perçoit aussi, par l'ombre portée des écrous des deux demies sphères de chaque côté de l'escalier, l'évocation des mamelles de la machine. Ces ombres portées sont crées par des éclairages de direction opposés pour suggérer cette image de mère nourricière.