mercredi 12 mars 2008

"Bienvenue à Gattaca", Andrew Niccol, 1997 :


Dans ce long-métrage, nous sommes face à deux escaliers à grande symbolique.
Un escalator, qui ne peut être monté que par l’élite, les « Valides », ceux qui ont un code génétique parfait. Une sélection se fait au pied de celui-ci par analyse de l’ADN des utilisateurs.
Les « Invalides », ceux qui sont né « naturellement », sans manipulation génétique, n’y ont pas accès sauf, à la fin des heures de travail, pour nettoyer, sous surveillance, les bureaux des élus.
On peut aussi noter que l’escalator représente une contrainte plus forte que l’escalier. En effet, l’escalier nous laisse encore le choix de monter ou de descendre, (de s’arrêter également si on le désire. Je l’expliquerai dans un autre article). Par contre, l’escalator nous impose le sens dans lequel on doit l’emprunter, soit la montée, soit la descente. Bien des fois, par amusement des enfants, ou alors dans les films, lors de courses poursuites, l’escalator est pris à contre-sens. A ce moment, cette personne doit user de beaucoup plus d’énergie pour contrer le mouvement imposé.

L’autre est un escalier en colimaçon, qui représente l’hélice d’ADN. Sujet principal du film, il est justement question de génétique. Cet escalier fait partie de la maison d’un élite qui a perdu l’usage des ses jambes. Il ne peux le gravir, alors que son ADN lui promettait force, intelligence, aucune maladie, une longue vie brillante,…
Par contre, un « Invalide », qui prendra son identité et vivra avec lui, saura gravir ces marches, alors qu’il était prédestiné à une courte vie, faite de chute, de maladie,…
Cet escalier est donc la symbolique parfaite de la manipulation génétique du 20ème siècle et de ceux à venir.
Pour accentuer cette métaphore, le réalisateur met en scène, une confrontation entre l’élu, Jérôme, infirme et ces fameuses marches. Pour éviter que l’imposture soit démasquée, mais aussi peut-être pour sauver Vincent, son « double », il devra gravir ces marches. On peut y voir une métaphore de Jérôme battant contre le principe de la société dans laquelle il vit : la manipulation génétique. A ce moment, y aurait-il une dose d’humanité, de « naturel » en cet homme totalement créé génétiquement ?Se bat-il contre son ADN ? Est-ce que l’escalier en colimaçon est-il chez lui pour lui rappeler ses origines ?

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